Face à la Russie, les Occidentaux hantés par le «syndrome de Munich»
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ANALYSE – Vladimir Poutine profite des atermoiements de l’Europe et des Etats-Unis pour abattre ses cartes, les unes après les autres.
En signant les accords de Munich, en 1938, sacrifiant ainsi la Tchécoslovaquie au profit de Hitler, le président du Conseil français Édouard Daladier et le premier ministre anglais Arthur Chamberlain pensaient avoir sauvé la paix. Churchill avait été l’un des rares à dénoncer ce renoncement. «Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre», avait-il prévenu.
Elle viendra un an plus tard. Pour éviter une nouvelle guerre en Ukraine, les puissances occidentales vont-elles réveiller l’esprit de Munich et abandonner Kiev aux griffes de la Russie? Accepter les exigences adressées aux États-Unis et à l’Otan par le Kremlin, notamment l’annulation de l’invitation faite à l’Ukraine et à la Géorgie en 2008 à rejoindre l’Alliance et le gel des activités militaires en Europe centrale et dans les pays Baltes?
Faiblesse du pouvoir américain
L’idée d’une finlandisation, c’est-à-dire d’une neutralisation de l’Ukraine, est régulièrement évoquée dans les milieux diplomatiques. Celle…